La ménopause résulte de l’arrêt de l’activité des ovaires suite à l’épuisement de leur stock d’ovocytes. Les hormones féminines (œstrogènes) chutent. Les cycles menstruels et les règles s’arrêtent.
Elle survient autour de l’âge de 51 ans en moyenne et se définit par une absence de règles depuis plus d’1 an.
Avant l’arrêt complet des règles, il existe une période dite péri-ménopause de durée variable selon les patientes (quelques années en général). Elle s’accompagne notamment de troubles du cycle : les cycles se raccourcissent puis s’allongent et deviennent irréguliers.
Quels sont les signes fonctionnels de la ménopause ?
La péri-ménopause puis la ménopause confirmée s’accompagnent de signes plus ou moins prononcés selon les patientes. La durée de ces signes est également très variable d’une femme à l’autre. Le plus souvent, ils s’atténuent après plusieurs années d’évolution.
On parle de syndrome climatérique qui associe 4 signes principaux : les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les douleurs articulaires et les troubles génito-urinaires avec surtout la sécheresse vulvo-vaginale.
Les autres signes, moins spécifiques, sont une baisse de la libido, des troubles du sommeil, des troubles de l’humeur et de la mémoire, une sécheresse cutanée…
Il existe également une modification de la répartition des graisses avec une possible prise de poids.
Quels sont les impacts à plus long terme de la ménopause ?
La carence hormonale en œstrogènes a d’autres effets sur le corps humain.
Au niveau osseux, la ménopause entraine une accélération de la perte osseuse avec un risque d’ostéoporose puis de fractures. L’ostéoporose post ménopausique touche 1 femme sur 4 environ. Le dépistage est possible par l’ostéodensitométrie qui est la mesure de la densité minérale osseuse. Les fractures les plus fréquentes sont celles des vertèbres, du poignet, puis de l’extrémité supérieure du fémur.
Au niveau cardio-vasculaire, il existe un développement de l’athérosclérose et des maladies coronariennes. Les œstrogènes ont effectivement un rôle protecteur sur le métabolisme du cholestérol, la résistance à l’insuline et la prédisposition au diabète de type 2, ainsi que sur la paroi artérielle directement.
A plus long terme, il existe aussi une altération des fonctions cognitives ainsi qu’une aggravation progressive de l’atrophie génitale (petite diminution de la taille du vagin et de l’élasticité de ses parois) et de la sécheresse vaginale.
Quelle est la prise en charge de la ménopause ?
Les règles hygiéno-diététiques sont indispensables. Un régime pauvre en graisses et en sucres rapides est préconisé, avec un apport suffisant en vitamine D et calcium. Il est conseillé de limiter les boissons alcoolisées et de stopper le tabac. Une activité physique régulière de 30 à 45 minutes 3 à 4 fois par semaine est conseillée.
Pour les bouffées de chaleur, plusieurs moyens existent avec une efficacité variable (homéopathie, phytothérapie, hypnose…).
Pour la sécheresse vaginale, des hydratants vaginaux peuvent suffire. Les œstrogènes par voie vaginale sont efficaces, ils permettent de conserver la trophicité vulvo-vaginale et de lutter contre le syndrome uro-génital de la ménopause (sècheresse du vagin, infections urinaires fréquentes, envie pressante d’uriner…). Un local par laser est également bénéfique
Le traitement hormonal de la ménopause (THM)
Son but est de remplacer les hormones qui font défaut suite à l’arrêt de l’activité ovarienne. Il contient des œstrogènes associés à de la progestérone (sauf en absence d’utérus).
Il permet de limiter les signes fonctionnels de la ménopause gênants, de prévenir l’atrophie vaginale, la perte osseuse post-ménopausique et les fractures ostéoporotiques. Il pourrait aussi avoir un effet bénéfique sur le risque cardio-vasculaire, les troubles cognitifs et le cancer du côlon.
Son intérêt a été remis en cause en 2002 suite à une grande étude américaine. On sait aujourd’hui qu’en privilégiant les œstrogènes naturels (l’œstradiol) par voie percutanée ou transdermique et la progestérone naturelle, ainsi qu’en administrant précocement le THM (dans les 10 ans suivant le début de la ménopause), les impacts veineux et artériels sont faibles voire nuls. Le risque de cancer du sein pourrait être très légèrement augmenté surtout après 10 ans d’utilisation, probablement en stimulant un cancer microscopique pré-existant. Ce risque se normalise 2 à 5 ans après l’arrêt du traitement. Plus récemment des études réalisées avec un THM associant des estrogènes et de la progestérone naturels n’ont pas retrouvé ce sur-risque.
On utilise les doses minimales efficaces, pouvant varier avec le temps. Une réévaluation annuelle de la balance bénéfice/risque doit être faite, notamment après 5 ans de traitement.
• Des données sont disponibles sur précisément sur le site du GEMVI (Groupe d’Etude sur la Ménopause et le Vieillissement hormonal).